Carole est diplômée de l’IFPP Rennes en 2010 puis elle suit un Master STAPS M2S de 2015 à 2017. Elle exerce en cabinet de 2010 à 2018 et commence sa thèse en 2019. Elle est également formatrice en IFPP depuis 2012 ainsi qu’en formation continue. Depuis 2022, elle fait partie du conseil scientifique du collège national de pédicurie-podologie. Elle est attachée de recherche à l’IFPEK.

 

Quel est le sujet de ta thèse ?

Il s’agit de l’évaluation de la stimulation plantaire mécanique sur des sujets sains. Cette évaluation se fait sur un sujet statique ou dans une dynamique de marche avec des éléments de semelles et des plaques de mousse.

 

Quel est l’objectif au travers de tes travaux de recherche ?

Ici on cherche à mieux comprendre ce qui est utilisé en pratique clinique. Le but est de déterminer des normes pour visualiser plus finement le résultat des patients en podologie.

J’essaye de comprendre comment on doit se tenir sur une plaque de mousse fine et d’identifier des typologies de patients différents pour comprendre si l’évaluation sur mousse est un bon critère.

 

Quelles sont les grandes étapes que tu as déjà mise en place ?

Mon travail a commencé par le décryptage et le bilan d’une littérature contrastée sur ce sujet. Aujourd’hui il y a beaucoup de protocoles qui sont en place mais peu sont semblables. La difficulté était donc de trouver les matériaux les plus adéquats.

C’est ensuite à l’INSA de Rennes que j’ai pu avoir des phases de tests sur des matériaux me permettant un choix plus éclairé.  Ensuite les manips ont démarré, on est à un total de 4 pour le moment avec 60 à 130 sujets en fonction.

La première phase de test portait sur l’impact d’une mousse fine sur la statique de sujets sains. Dans la seconde phase, on a fait la sélection de trois sous populations avec des résultats différents sur cette plaque de mousse. On les a évaluées dans leur statique et leur marche avec des éléments de semelles orthopédiques. Ensuite, on a continué en évaluant l’impact du couplage de mousse et de cible visuelle, sur la statique de sujets sains. Cette dernière expérience s’est faite en collaboration avec le service d’ophtalmologie du CHU. J’ai travaillé avec une étudiante en 3ème année d’orthoptie, Olivia Le Pesquer ainsi qu’avec Kevin Le Targat en quatrième année de kiné à l’IFPEK, pour qui, ces expériences intégraient le sujet de leur mémoire de fin d’études.

Mais tout ce travail se fait depuis le début grâce au soutien essentiel et à la collaboration de mes directeurs de thèse : Armel CRETUAL et Anne-Hélène OLIVIER de l’UFR STAPS à Rennes. Ils m’ont accompagné à chaque étape. Ils m’ont aidé dans les réflexions ainsi que sur le traitement des données.

 

Quelles sont les prochaines échéances pour toi ?

J’ai encore une dernière phase de test à mettre en place. Celle-ci sera avec de la réalité virtuelle et je pourrais évaluer grâce à cet outil, la verticale subjective pour mieux comprendre les résultats obtenus. Il y a des publications en cours ainsi que la soutenance de ma thèse prévue, je l’espère, pour décembre 2023.

 

Revenons à présent sur ton parcours qui t’a mené jusqu’ici. Quelle est la raison qui t’a poussée à t’orienter vers la recherche ?

A la suite des premiers cours que j’ai donné en formation initiale ou des formations continue que j’ai suivi il me manquait toujours un certain nombre de données ou de réponses. J’ai eu envie d’aller approfondir en master dans un premier temps. C’est là où j’ai postulé pour un Master à Rennes en STAPS, M2S – Mouvement Sport Santé.

C’est aussi à ce moment là où j’ai fait une rencontre professionnelle importante. Celle de mes deux directeurs de thèse : Armel Crétual et Anne-Hélène Olivier. Dans leurs travaux de recherche qui portaient sur la locomotion, je me suis intéressée spécifiquement à l’évaluation de l’information plantaire via des semelles orthopédiques.

Mes deux mémoires de M1 et M2 se sont portés sur ces sujets et on a eu envie de continuer à travailler ensemble. C’est ce qui a donné le projet de thèse actuel.

 

Qu’est ce qui te plait le plus dans ce travail de recherche ?

Je crois que ce qui me plait le plus c’est vraiment les échanges avec mes encadrants. On décortique des données pour essayer de comprendre des éléments plus généraux. Ça a un véritable impact sur la compréhension et l’amélioration de ma connaissance pratique en tant que professionnelle de santé.

Les manips ont été aussi des moments importants et y travailler avec des étudiants aura été très enrichissant. Avec ma double casquette de formatrice, je rencontre beaucoup d’étudiants. Et voir qu’aux travers de nos échanges certains arrivent à se saisir de ces sujets pour rebondir eux-mêmes sur d’autres travaux de recherches, c’est selon moi un objectif atteint.

C’est d’ailleurs ce qui me plait dans la recherche : les possibilités de travaux sont immenses. Pour un sujet il peut y avoir plusieurs thèses différentes.
Ce côté, d’apparence abyssale, me rassure pourtant car il y a toujours une voie qui peut s’ouvrir. Il y a tellement de sujets à voir et à considérer sous de nouveaux angles.

C’est un milieu qui n’est pas nécessairement facile d’accès et pouvoir y être et bénéficier de l’ensemble des outils de recherches, ça participe aussi à  entretenir mon envie de continuer dans la recherche.

 

Et qu’est ce qui te plait moins dans ce domaine ?

Ce qui est aujourd’hui moins agréable pour moi c’est cette course à la publication et à la reconnaissance. Cette quête de popularisation mène parfois à des maladresses. Beaucoup d’informations sont relayés mais quelles sont les plus pertinentes au milieu de cette masse de tweets et de posts. Il y a une certaine confusion et qui impact notre travail en tant que chercheur.